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TFX qu’en pensez-vous ?

parue sur LinkedIn le 17 novembre 2022


Une réflexion peut être faite sur ce “sinistre” comme disent les assureurs. Une société valant plusieurs dizaines de milliards de dollars il y a quelques semaines vaut maintenant zéro.
La colonne “actifs” du bilan de FTX semble vide, selon les commentateurs.
Et pourtant des investisseurs prestigieux avaient investi dans FTX, par exemple le fonds Sequoia capital, une star américaine fondée en 1972, etc.
Quelle due diligences ont-ils réalisées pour engager l’argent de leurs fonds ?
Et, s’ils ont investi de l’argent, du cash, du pèze, du flouze du blé, du pognon ou du bel et bon argent (Harpagon de Molière), maintenant, la grande question est : où cet argent est-il allé ?
Quoiqu’il en soit, quelle que soit la réponse donnée par les enquêteurs et autres liquidateurs ce cas est intéressant car il illustre et révèle un défaut actuel de perspective qui nous fait collectivement privilégier la “valeur “, assimilée par convention au prix de marché (le concours de beauté de Keynes ) au travail d’analyse qui fait suivre le parcours du cash dans l’entreprise et comprendre sa transformation par l’entreprise.
Ce défaut de perspective aboutit à justifier des évaluations parfois stratosphériques d’entreprises sans rentabilité présente, ni perspectives proches de rentabilité.
Rappelons-le mettre son argent dans ce type de sociétés n’est pas de l‘investissement c’est de la spéculation.
Certes, la spéculation n’est pas condamnable en elle-même, elle est même utile dans certains cas. Mais il ne faut pas la confondre avec l’attitude générale de l’investisseur de long terme.
Pour l’investisseur de long terme, la valeur est un concept fragile et fluctuant surtout en ces temps d’inflation, ce qui est essentiel c’est la valeur ajoutée produite par l’entreprise et qui peut se mesurer et s’apprécier en suivant le cash et sa transformation dans le cycle de production.

Remarque d’un lecteur après lecture :

” la valeur c’est aussi la confiance” et quand celle ci n’est plus ….

La remarque est intéressante, mais je dirais plutôt que c’est le crédit qui repose sur la confiance. Pourquoi ? Aujourd’hui nous souffrons d’un glissement cognitif qui nous fait confondre la richesse (ce qui a de la valeur indépendamment des outils de représentation que l’on utilise ou de la monnaie ) avec des instruments qui sont des représentations de crédits (cash, obligations, actions, parts de fonds…). C’est presque la même chose quand tout va bien, mais quand cela dérape (inflation) ce n’est plus pareil. Voir les analyses de Soddy sur la différence entre le crédit et la richesse.

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